Clocher Sainte-Barbe
Bois-du-Luc


Eglise Sainte-Barbe
Bois-du-Luc

Adresse
Rue du Quinconce, 21
7110 La Louvière (Houdeng-Aimeries)

Renseignements
Unité Pastorale de La Louvière
064 21 34 41

L’église Sainte-Barbe n’est qu’un élément de l’expression du paternalisme industriel tel qu’il s’exprime à Bois-du-Luc, avec les « carrés » et leur salle de fêtes, le parc et son kiosque, l’hospice, l’hôpital, l’école et autres infrastructures visant à rassembler la main d’œuvre ouvrière autour des lieux d’exploitation charbonnière.

L’église Sainte-Barbe est située sur ce site exceptionnel de Bois-du-Luc, classé patrimoine mondial par l’UNESCO en juillet 2012. Parmi les quatre sites miniers wallons inscrits à ce patrimoine mondial, seul Bois-du-Luc dispose d’une église.

Historique

La cité charbonnière de Bois-du-Luc avait pris une extension telle qu’une paroisse séparée de celle d’Houdeng-Aimeries avait dû être envisagée. Son érection fut autorisée par arrêté royal du 16 juin 1902.

Le charbonnage a fait don du terrain et a financé la construction. Omer Degueldre, gérant du charbonnage, fixa le style et les dimensions.

L’architecte Constant Sonneville, de Tournai, qui dessina aussi l’église du Vœu à Saint-Antoine de Padoue à Bouvy, en dressa les plans. L’adjudication eut lieu le 8 avril 1904.

L’ingénieur principal du charbonnage, Charles Demeure, supervisa le chantier jusqu’à sa finition. Les fondations furent assurées par les ouvriers du charbonnage.

La construction fut confiée à l’entrepreneur F.Desmette, de Soignies et dura moins d’un an. La première pierre fut posée le 14 mai 1904. Un arrêté royal, paru le 13 mai 1905, autorise la construction de l’église qui était presque achevée.

L’église fut consacrée par Monseigneur Walraevens, évêque de Tournai, le 3 décembre 1905, veille de la Sainte-Barbe, patronne des ouvriers mineurs.

Description

Ensemble en briques et pierres bleues de style néo-gothique. La façade principale se termine par un pignon triangulaire.

Le portail est surmonté d’un très beau tympan en bas-relief de style médiéval en pierre de France. Il représente le Christ en majesté (Christ représenté en maître du monde, dans l’éternité, inclus dans une mandorle - gloire en forme d’amande dans laquelle apparaît le Christ en majesté- assis sur un trône, vision de Jean dans l’Apocalypse). Le Christ est entouré du Tétramorphe (les animaux choisis pour représenter les quatre évangélistes sont ceux cités dans l’Apocalypse par saint Jean et dans les visions du prophète Ezéchiel).

Au-dessus du portail, trois lancettes (ouvertures verticales hautes et droites) à remplage (armatures en pierre qui remplissent la partie haute d’une baie. Ici, fenestrage polylobé). La centrale est plus haute et à meneau (élément structural vertical en pierre de taille qui divise la baie).

Accolée à gauche, une tour de trois niveaux est percée d’une lancette, un oculus (ouverture ovale ou ronde pratiquée dans un mur) abritant une horloge et quatre paires d’abat-sons (ensemble de lames inclinées dont on garnit les ouvertures des clochers pour renvoyer vers le sol le son des cloches). Elle est flanquée latéralement d’une tourelle semi-circulaire creusée de fentes de lumière qui donne accès aux niveaux supérieurs.

La tour est coiffée d’une flèche octogonale garnie de quatre lucarnes. A droite, une annexe également percée d’une lancette équilibre la façade à l’intérieur de laquelle un escalier donne accès à la tribune.

Le vaisseau de six travées et de trois nefs est prolongé par un chœur surbaissé de deux travées et un chevet à trois pans. A droite du chœur, la sacristie. A gauche, un sas avec escalier donne accès à un local situé sous le chœur.

La nef centrale est décorée d’un faux triforium sous des fenêtres hautes. (Triforium : passage étroit aménagé dans l’épaisseur des murs au niveau des combles sur les bas-côtés de la nef) Elle repose sur d’élégantes colonnes en fonte décorées de chapiteaux à décor floral intégrant des luminaires. Elles ont été coulées dans les ateliers du charbonnage.

Chaque travée est percée de triplets ou ensemble de trois baies. Le chœur est éclairé par sept lancettes.

Comme à l’église de Bouvy, les collatéraux (nefs sur le côté) sont raidis par des tirants (permettent de consolider un mur) pour une question de stabilité sur ce sous-sol truffé de galeries minières.

Les cloches :

Les deux cloches furent coulées aux aciéries de Bochum, en Allemagne. La plus grosse, en fa, a été offerte par le gérant Omer Degueldre (ingénieur et directeur du Bois-du-Luc de 1882 à 1912). Elle porte les noms de Cécilia, Liévine et Fernand. Elle pèse 960kg. La seconde, en la, est un don de la famille Demeure. Elle porte les noms de Charles, Alicie, Berthe et Adolphe. Elle pèse 460 kg. Un dispositif électrique a été installé en 1950.

Mobilier intérieur

Dès le seuil, le visiteur est séduit par l’harmonie intérieure de l’église.

L’autel majeur et les deux autels latéraux sont de style gothique. Tous trois, en pierre de France, ont été érigés en 1907.

Les retables des trois autels s’accordent pleinement avec les personnages de la chaire de vérité et du tympan de l’entrée.

Sur l’autel central, il représente à droite, un sacrifice ancien, à gauche, la Cène, et au centre, le Christ en croix.

Sur l’autel de droite, il représente le martyr de sainte Barbe et la sainte conduite en prison. Entre les deux panneaux, sous son dais (ouvrage de bois ou tissus qui s’étend au-dessus d’un autel, d’une chaire), une belle statue de sainte Barbe en pierre polychromée attire le regard.

Le retable de l’autel de gauche, dédié à la Vierge, représente l’annonciation et son couronnement. La cuve de la chaire de vérité en chêne de Hongrie, datant de 1907, est maintenant placée à gauche dans le chœur.

Datant de la même période, le banc de communion en bois et fer forgé est toujours en place. Il préserve ainsi le caractère originel de l’édifice.

Les petites rosaces de formes variées que l’on trouve sur les autels, le banc de communion, les confessionnaux, le chemin de croix, les luminaires donnent une unité harmonieuse au sanctuaire. Le chemin de croix en laiton date de 1926.

Un orgue a été placé en tribune en 1955 à l’occasion du jubilé des cinquante ans de l’église. Il est l’œuvre du facteur d’orgues tournaisien Maurice Delmotte.

Les bannières : L’église est dotée d’une double bannière de velours, agrémentée de fils de soie et de fils dorés. L’une est dédiée à la Sainte Vierge. L’autre est dédiée à sainte Barbe, la sainte patronne de l’église. En haut à gauche, un écusson affiche les attributs de la sainte martyre : la tour, la palme, l’épée. En haut à droite se trouve le blason du Hainaut.

Dans le bas de celle-ci, on peut observer deux personnages habillés en mineurs : Omer Degueldre, directeur, et Charles Demeure, ingénieur, portant l’église Sainte-Barbe. Ornements sacerdotaux : L’église Sainte-Barbe possède une belle collection d’ornements sacerdotaux dans les différentes couleurs liturgiques.

Un très bel ensemble en satin doré or et velours bordeaux de la Maison Arte-Grossé de Bruges est utilisé chaque année lors de la fête de Sainte-Barbe : une chasuble et une chape (grande cape de cérémonie) avec orfrois (bande de broderie d’or) à l’effigie de sainte Barbe, deux dalmatiques (chasubles), une étole-cape, un voile de calice. Plusieurs chasubles et chapes noires sont à remarquer pour la finesse de leurs broderies. Tous les ornements sont en excellent état de conservation.

Notes issues de la brochure par René Popeler, du dépliant Eglises Ouvertes et du site de la commune de La Louvière.

Galerie photos

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