Historique

L’église Saint-Hubert, au lieu-dit Jolimont, fut construite de 1866 à 1868 sur des plans de l’architecte Spinoit.

Elle se situait sur l’emplacement du puits n°1 des Charbonnages d’Houssu, sur l’actuelle place du Numéro Un au bout de la rue Saint-Hubert. La nef et le clocher furent achevés en 1872.

Il s’agissait d’un vaste sanctuaire de style néogothique : une nef principale de quatre travées, accostées de bas-côtés et croisée par un vaste transept, un haut clocher avec flèche élancée.

Dans un rapport adressé le 12 avril 1873 par le gouverneur de la province de Hainaut à la Commission des monuments, il est précisé que l’église Saint-Hubert de Jolimont avait été érigée sur un terrain offert gratuitement par la commune et que les coûts de construction furent pris en charge par les habitants ‘notables’ du quartier.

La paroisse de Jolimont a été érigée en novembre 1868. Un arrêté ministériel daté du 30 décembre 1874 érigea l’église de Jolimont en « chapelle provisoire », ressortissant de la Paroisse Saint-Paul. Le 15 décembre 1875 seulement, une ordonnance épiscopale de Mgr Dumont, évêque de Tournai, établissait définitivement les limites de la paroisse Saint-Hubert.

Un arrêté royal daté du 6 juin 1877 reconnaissait comme succursale indépendante la paroisse de Jolimont. Il parut au Moniteur le 11 juin de la même année.

Très vite, le bâtiment suscita des inquiétudes quant à sa stabilité. Dans un autre rapport daté du 19 octobre 1906, le gouverneur de la province fit savoir à la Commission des monuments que « …cet édifice est fortement crevassé par les travaux miniers ». La situation se détériora à un point tel que, le 14 février 1967, la commune de Haine-Saint-Paul décida de démolir l’église.

Pendant trois ans, de 1970 à 1973, la Fabrique d’église a cherché différentes solutions pour retrouver une église paroissiale. Si l’idée première était de rebâtir une nouvelle église Saint-Hubert plus petite, probablement au même endroit, le projet fut abandonné au profit d’une autre solution.

La commune opta finalement pour le rachat de la chapelle sise rue Ferrer, construite par les Sœurs servites de Marie, qui géraient l’hôpital de Jolimont. Cette vente a été actée par arrêté royal paru au Moniteur du 10 novembre 1972.

Le dimanche 4 novembre 1973, lendemain de la Saint-Hubert, la chapelle « Notre-Dame de la Compassion » est inaugurée comme église paroissiale Elle sera reconnue officiellement propriété communale le 30 avril 1974 par une cérémonie qui réunit Mgr Samain, évêque de Tournai, Mr Andris, bourgmestre d’Haine-Saint-Paul et les membres de la Fabrique d’église.

Description et Mobilier intérieur

Il s’agit d’un grand volume en briques claires construit de 1946 à 1948. Le bâtiment a été dessiné par les architectes George et J.Pire.

Le portail d’entrée saillant et sommé d’un fronton triangulaire est percé d’un imposant double arc en pierre calcaire semi-circulaire d’inspiration manifestement Art déco avec son arc intérieur à motif géométrique simple.

L’arc extérieur porte sur tout son pourtour l’inscription « Notre -Dame de la Compassion P.P.N. ». Le portail est accosté à droite d’une haute tour carrée ornée sur chacune de ses faces de deux lancettes très allongées et d’un cadran d’horloge en pierre.

Une toiture pyramidale somme le tout par-dessus les abat-sons.

L’édifice est de quatre travées dont l’imposante voûte semi-circulaire s’appuie sur trois arcs reposant sur des pilastres légèrement engagées.

Un arc saillant en brique et descendant jusqu‘au sol ouvre sur un chœur de deux travées terminé par une courte abside à chevet plat, surélevée et ornée d’une peinture murale représentant une Pietà signée par Clément Verloove en 1949. Sous la peinture, on peut lire : « Voici votre mère ». Les murs du chœur sont garnis de lambris de marbre clair. Une étroite bande de marbre noir sépare le marbre et la brique.

Le maître autel, grande table, est surélevé par trois marches. Le marbre noir de l’autel et des marches contraste avec la chaude couleur ocre du pavement, une belle richesse de matériaux. Chaque travée de la nef est éclairée par un triplet de fenêtres, tandis que les deux travées du chœur sont illuminées par un doublet de fenêtres, toutes garnies de vitrage clair légèrement teinté d’un ton jaunâtre qui se marie très bien avec la couleur de la brique.

La nef unique ouvre sur des chapelles latérales en cul-de-four (voûte en forme de quart de sphère, rappelant la forme du four à pain), trois de chaque côté. Chaque chapelle contient un groupe sculpté en pierre blanche représentant les « Douleurs de la Vierge »

Elles sont éclairées par des doubles fenêtres ornées de beaux vitraux d’art dont le thème est en relation avec la scène que représente chaque statue.

L’ambiance générale du sanctuaire est sereine et chaleureuse. L’orgue placé en tribune, construit par Emile Verschueren en 1957, provient de l’ancienne église Saint-Hubert.

En entrant, à droite, une chapelle renferme un Christ gisant. Beaucoup de personnes viennent y prier pour un proche et déposent une photo sur la statue. A gauche, une salle de réunion.

Notes issues de la brochure par René Popeler, du dépliant Eglises Ouvertes et du site de la commune de La Louvière.