Adresse
Place d'Aimeries 12
7100 La Louvière (Houdeng-Aimeries)
Renseignements
Unité Pastorale de La Louvière
064 21 34 41
On ignore à quel moment exact « Houdeng » fut érigé en paroisse et de quand datait la première église.
Les historiens en sont encore réduits à des suppositions. La plupart des églises rurales ont été bâties entre le XIe et le XIIe siècles. A cette époque, la foi était très vivace.
Héribert, deuxième abbé de l’abbaye de Saint-Denis-en-Brocqueroie (Mons), souhaita avoir sous sa juridiction l’autel d’Houdeng avec Gougnies, son annexe. Le pape Calixte II confirma les possessions de l’abbaye de Saint-Denis par un acte daté du 18 novembre 1119. Cette situation dura jusqu’à la révolution française.
Au cours des siècles, les terres d’Houdeng furent propriétés de différentes seigneuries. Ainsi, en 1432, il fallut distinguer deux fiefs de propriétaires différents. Goegnies fut appelé Houdeng-Gougnies et Houdeng fut appelé Houdeng-Aimeries.
Jusqu’au XIXe siècle, les cimetières entouraient le lieu de culte. Pour des raisons d’hygiène et de salubrité publique, on a décidé de désaffecter ceux-ci et de les établir en dehors de l’enceinte de la localité. A Houdeng-Aimeries, l’acte de suppression du cimetière fut signé le 2 août 1840 par les autorités communales et en 1841, les premiers enterrements eurent lieu en dehors de l’agglomération.
L’église primitive devait sûrement occuper les lieux de l’église actuelle, ou se trouvait dans les environs immédiats. Aucune description de cet édifice ne nous est parvenue.
A Houdeng-Aimeries, il advint que, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, il fallut reconstruire l’église. Après trois ans de procès, de 1776 à 1779, date de la construction de l’église actuelle, le monastère Saint-Denis dut prendre en charge le coût total de la construction en style semi-classique.
Il est possible que la nouvelle église ait été construite approximativement au même endroit que la première, au milieu de l’ancien cimetière, actuelle place d’Aimeries, comme le prouvent de nombreuses pierres tombales scellées dans le mur.
« Outre de nombreux objets de décorations dans l’église, de nombreuses pierres tombales y racontent l’histoire. Elles proviennent soit de l’ancien cimetière désaffecté, soit elles ont été dressées sur les murs de l’édifice depuis leurs débuts. Ces monuments funéraires sont aussi bien dédiés à un médecin qu’à un propriétaire du charbonnage, ou encore à un membre de la famille de Wavrin de Villers-au-Tertre, famille seigneuriale d’Houdeng. Monuments funéraires à la mémoire de citoyens disparus ou livres de pierre pour amoureux de l’histoire… »
La structure générale est conforme au modèle courant des sanctuaires régionaux de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il s’agit d’un bâtiment de style néo-classique sans fioriture, en briques et en pierre calcaire, laquelle est principalement présente aux angles et dans l’encadrement des fenêtres.
La tour et son porche ouvert vers l’ouest, est enserrée par le vaisseau et coiffée d’une courte flèche à quatre pans.
Sur trois faces, nous remarquons les horloges sous les abat-sons. Le vaisseau est constitué d’une nef centrale et de nefs latérales voûtées, de cinq travées reposant sur six colonnes en pierre bleue de type toscan, et deux colonnes rectangulaires engagées (colonnes dont le fût est partiellement encastré dans le mur)
L’autel majeur et les deux autels latéraux sont de style baroque et datent du XVIIIe siècle. Ils sont en chêne peint avec quelques décorations dorées.
Le maître autel est surmonté d’un retable à quatre colonnes. La peinture centrale représente la Cène.
Ce retable est décoré de trois statues en bois peintes en blanc. Elles représentent les trois vertus théologales. Au-dessus, la Foi, brandissant la croix et l’ostensoir, est entourée d’angelots en prière. A droite, l’Espérance, armée avec son ancre. A gauche, la Charité, bras ouverts, qui accueille les enfants.
L’autel de droite est consacré à saint Jean-Baptiste, patron de la paroisse. Dans la niche centrale, sous son dais sculpté, se trouve sa statue avec ses attributs : bâton cruciforme et, à ses pieds, l’agneau. Plus bas, dans la niche de droite, un buste évoque un prélat portant la Croix du Saint-Esprit. Dans la niche de gauche, une statue d’évêque, sans doute celle de saint Denis. Au-dessus de l’autel, on peut lire la date de 1782.
L’autel de gauche, semblable à celui de droite, contient dans sa niche centrale une statue du Sacré-Cœur de la Vierge entouré de son dais orné de têtes d’angelots. En partie inférieure, lambrequin (bordure à festons et à franges) avec les armoiries de la famille Wavrin. Sur le fronton supérieur des retables de ces deux autels, le Saint-Esprit est représenté sous l’aspect d’une colombe entourée de rayons dorés.
Les fonts baptismaux, placés devant l’autel de droite, sont constitués d’une cuve en pierre bleue du XVe siècle placée sur une base provenant d’une ancienne croix funéraire du XVIe siècle. L’orgue, posé sur la tribune, a été construit en 1843 par le facteur d’orgues Henri De Volder, pour la somme de 2400 francs. En 1900 et 1911, la firme François Joris et fils lui ajouta un second clavier.
A remarquer dans le fond de la nef latérale droite, la chapelle de semaine. Notons tout d’abord un très beau Christ de Pitié. Il s’agit d’un Christ assis au calvaire en attente de sa crucifixion, des liens aux mains et aux chevilles. Œuvre gothique du XVIe siècle, en pierre peinte, de 105 centimètres de haut. La statue repose sur un socle portant une pierre tombale (1762 et 1791).
Notons aussi la Vierge de procession, polychromée, datant de la fin du XIXe siècle. Rénové en 2010, l’intérieur procure une ambiance sobre. Il impressionne par sa clarté. Un camaïeu de blanc et beige souligne les faibles reliefs des arcs de voûtes et moulures.
Notes issues de la brochure par René Popeler, du dépliant Eglises Ouvertes et du site de la commune de La Louvière.